👟 Umòja : des chaussures végétales qui allient écologie et savoir-faire ancestraux
La marque française Umòja vient de lancer sa paire de sneakers entièrement végétale. En plus d’une visée écologique, Umòja met en avant les savoir-faire artisanaux africains.
En août 2018, Dieuveil Ngoubou et Lancine Koulibaly créent Umòja. La marque vise à valoriser et associer différents savoir-faire ; le savoir-faire sur les textiles d’Afrique subsaharienne et le savoir-faire européen de fabrication de chaussures. Aujourd’hui, ils lancent une sneaker 100% végétale. Celle-ci ne contient ni plastique, ni matière synthétique. Quatre éléments la composent : du coton bio produit au Burkina Faso, du lin et du chanvre produits en France et du lait d’hévéa récolté au Vietnam. Pour Dieuveil Ngoubou “l’idée est de créer des chaussures 100% traçables et transparentes en utilisant des matériaux dont la fin de vie et le processus de recyclage sont déjà maîtrisés”.
Matériaux naturels et techniques traditionnelles
L’idée naît en 2018 lors d’un voyage en Afrique subsaharienne. Les deux fondateurs se rendent compte que le savoir-faire textile s’essouffle face à une production industrielle effrénée. Sur le marché français et international, la slow fashion, une consommation plus responsable, a le vent en poupe. Ils décident alors de donner une visibilité à ces artisans qui n’ont pas accès au marché international.
C’est la découverte du centre Adaja à Ouagadougou qui a réellement lancé le projet. "C’est un centre qui participe à la réinsertion des personnes les plus fragilisées de la société. Des femmes battues, des veuves, des orphelins qui sont mis au ban de la société. Ils n’ont pas reçu d’éducation, n’ont pas été formés”. Depuis 2017, le centre les forme gratuitement à un métier, principalement au tissage sur des métiers à bras et à la teinture. Le centre a pris le parti de n’utiliser que des ressources à leur disposition, comme le coton bio ou les teintures végétales et minérales.
Une chaussure produite en France, au Portugal et au Burkina Faso
Avec Mathieu Risacher, ingénieur textile, et Marion Clément, designeuse, le duo de fondateurs a cherché pendant près d’un an des alternatives végétales à chaque élément de la basket, en France, au Portugal et au Burkina Faso. La tige, le haut de la chaussure, est tissée par des artisans burkinabés. Elle est ensuite teinte artisanalement avec des teintures naturelles. La doublure en coton est également faite au Burkina Faso. Les semelles, les lacets, les renforts et la semelle intermédiaire sont produits en France. Le tout est assemblé au Portugal, l’un des pays qui a le plus grand savoir-faire en termes de fabrication de chaussures. “On aurait souhaité que le produit soit fait dans une seule zone géographique” explique Dieuveil Ngoubou. “Malheureusement la chaussure, c’est un produit tellement complexe qu’il est compliqué de pouvoir tout réaliser dans un seul et même endroit”. Umòja travaille justement à calculer le bilan carbone d’une production sur deux continents différents.
Six paires de chaussures sont pour le moment en pré-commande sur Ulule à prix préférentiel. Elles seront ensuite en vente sur le site Internet d’Umòja à 240€ ! “Il y a des agriculteurs, des artisans, des ouvriers, des revendeurs, nous. Si on veut que tout le monde soit rémunéré au juste prix, il faut que ça coûte un certain prix”. Umòja prévoit dans les prochains mois d’élargir sa gamme et de développer un processus végétal d’imperméabilisation.
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