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Inspiration · Curation

En Espagne, la découverte dans une tombe romaine du plus vieux vin du monde

Une tombe romaine en Andalousie révèle une urne contenant 5 litres de vin vieux de 2 000 ans, éclairant les pratiques funéraires de l'époque et la sophistication de la conservation du vin chez les Romains.

Une famille de Carmona, en Espagne, a découvert par hasard une tombe romaine du 1er siècle de notre ère lors de travaux de rénovation. Cette sépulture, inviolée et cachée dans la roche, a échappé aux pilleurs pendant près de deux millénaires. À l'intérieur, les archéologues ont trouvé huit niches funéraires contenant des urnes avec des restes incinérés et divers objets. L'une de ces urnes renfermait environ 4,5 litres d'un liquide rouge-brun, accompagné des ossements d'un homme et d'une bague en or à l'effigie de Janus, le dieu romain des transitions.

Fig. 1. (a), (b) Chambre funéraire. (c) Urne dans la niche 8. (d) Caisse en plomb contenant l'urne. (e) Liquide rougeâtre contenu dans l'urne.

L'analyse chimique réalisée par l'équipe de l'Université de Córdoba a révélé que le liquide était du vin blanc, conservé en état liquide pendant des millénaires grâce aux méthodes de conservation sophistiquées des Romains. Les chercheurs ont identifié des polyphénols typiques des vins blancs, tels que la quercétine, l'apigénine et la naringine, ainsi que des concentrations de potassium, calcium et magnésium similaires à celles des vins modernes de la région. Cette découverte, publiée dans le Journal of Archaeological Science, offre un aperçu précieux des rituels funéraires romains et de l'importance symbolique du vin dans l'Antiquité. 

Symbolisme et rituels funéraires romains révélés

Le vin jouait un rôle essentiel dans les pratiques funéraires romaines, servant d'offrande aux dieux et de moyen pour honorer les défunts. La présence de vin dans l'urne de Carmona suggère que les Romains croyaient en son pouvoir de faciliter la transition vers l'au-delà. L'association du vin avec des éléments rituels, tels que les ossements incinérés et les parfums de patchouli, souligne la complexité des rites destinés à protéger le défunt.

Avant cette découverte, le vin liquide le plus ancien connu datait d'environ 325 de notre ère et avait été trouvé en Allemagne. Les vestiges de vin les plus anciens jamais découverts, datant d'environ 8 000 ans, ne consistaient qu'en traces chimiques sur des poteries géorgiennes. Bien que techniquement buvable, le vin de Carmona n'a pas été goûté par les chercheurs en raison de son contact prolongé avec les restes d'un Romain incinéré. Cette trouvaille enrichit notre compréhension des coutumes de l'époque romaine et confirme l'utilisation du vin non seulement pour des libations mais aussi comme composant intégral des urnes funéraires elles-mêmes.

Sources

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