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Inspiration · Curation

🎣 Les astronautes pĂȘcheront bientĂŽt directement sur la Lune

Un chercheur de l’Ifremer veut envoyer des Ɠufs et des embryons de poissons dans l’espace. Une maniùre de nourrir les astronautes sur Mars ou la Lune. 

Prochainement, les astronautes iront vivre sur la Lune ou Mars pour mener des missions de longue durée. Pour éviter les repas lyophilisés ou en conserve, les chercheurs doivent se pencher sur de nouvelles solutions pour manger sur place. Plusieurs expériences de culture en microgravité ont déjà été menées. Des laitues romaines, minis choux chinois, radis ou poivrons pourraient embarquer pour un voyage spatial. Mais pour les protéines, les perspectives sont encore pauvres. 

Cyrille Przybyla, chercheur en aquaculture Ă  l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), s’est lancĂ© en 2018 dans le projet Lunar Hatch. L’idĂ©e est d’élever des poissons dans l’espace en utilisant l’eau dĂ©jĂ  prĂ©sente sur la Lune. 

Entre 76% et 95% d’oeufs Ă©clos 

Les poissons seraient dans un grand rĂ©servoir et nourris par de “nouvelles sources de protĂ©ines et de lipides”, leurs effluents recyclĂ©s par de micro-algues. Le chercheur pense qu’il serait prĂ©fĂ©rable d’envoyer des Ɠufs et des embryons qui rĂ©sisteront mieux au voyage. Il a dĂ©jĂ  fallu que Cyrille Przybyla et ses collĂšgues sĂ©lectionnent les espĂšces les plus appropriĂ©es. Les poissons ne doivent pas consommer trop d’oxygĂšne, produire peu de dyoxyde de carbone, rĂ©sister aux variations de tempĂ©rateur et au rayonnemment cosmique. Le dernier critĂšre, le temps d’éclosion qui doit ĂȘtre court. Deux espĂšces ont Ă©tĂ© retenues : le bar et le maigre. 

Les Ɠufs ont d’abord Ă©tĂ© secouĂ©s Ă  l’aide d’un agitateur spatial, ils ont ensuite subi une simulation de dĂ©collage. Ils ont tous survĂ©cu Ă  l’épreuve, 76% des Ɠufs de bar ont ensuite Ă©clos, contre 82% des Ă©chantillons non Ă©branlĂ©s. Les Ɠufs de maigres ont fait mieux, 95% des Ɠufs secouĂ©s ont Ă©clos, contre 92% des non secouĂ©s. 

En plus d’ĂȘtre source de nourriture, ces poissons pourraient aussi procurer un bien-ĂȘtre psychologique aux astronautes. “Un jardin, un rĂ©servoir Ă  poissons, tout cela rappelle la vie sur Terre”. Lunar Hatch fait partie des 100 derniers projets en lice pour intĂ©grer l’atterrisseur lunaire EL3 2030 de l’Agence Spatial EuropĂ©enne.

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