
Mission CO3D : Toulouse prépare un jumeau numérique de la Terre, une révolution cartographique
Depuis Toulouse, la France réinvente l’observation de la Terre grâce à la mission CO3D, un ambitieux projet collaboratif entre le CNES et Airbus Defence & Space. Cette initiative vise à créer un jumeau numérique de la surface terrestre en trois dimensions en s’appuyant sur l’expertise d’un centre historique spatial et la production industrielle de satellites de nouvelle génération.
Pour réaliser cette avancée technologique, quatre satellites d’environ 300 kg vont survoler les terres émergées entre -60° Sud et 70° Nord. Leur objectif principal est de produire une cartographie 3D détaillée avec une résolution de 50 cm par pixel et une acquisition synchrone permettant de figer des éléments en mouvement. Chaque satellite capte quatre bandes spectrales (rouge, vert, bleu et proche-infrarouge), garantissant ainsi une restitution fidèle de la surface terrestre. Une caractéristique notable est leur agilité : les satellites se repositionnent en seulement 200 millisecondes pour couvrir de vastes zones. Cela, conjugué à une collecte de 6 700 images par jour, s’inscrit dans une stratégie de revisite fréquente et complémentaire aux performances des satellites Pléiades Neo.

L’initiative CO3D est également marquée par un processus de production optimisé, inspiré de la chaîne de montage utilisée pour internet OneWeb. Les composants sont intégrés et testés dans des salles blanches toulousaines, assurant qualité et fiabilité. Dès leur mise en orbite, prévue pour la fin juillet 2025, les satellites entreront dans une phase de calibration opérationnelle afin de tester et valider l’ensemble des sous-systèmes avant de débuter la reconstruction continue du jumeau numérique.
Défense, catastrophes naturelles, recherche... des applications dans plusieurs domaines
Les innovations présentes à bord des satellites promettent des avancées importantes dans le domaine de l’observation de la Terre. L’intégration d’un télescope redimensionné, associé à une matrice de 250 millions de pixels, permet une collecte d’images en quelques microsecondes. Tout comme la transmission des données par laser à 10 Gbps et l’automatisation du traitement grâce à l’IA embarquée, offrent un aperçu des futures potentialités de l’imagerie 3D. Ces avancées devraient ouvrir la voie à des applications variées dans les secteurs de la défense, de la gestion des catastrophes naturelles et de la recherche climatique.
Au-delà des innovations techniques, le projet CO3D renforce la compétitivité industrielle française dans le spatial. Grâce à des partenariats stratégiques avec des institutions telles que l’IGN et à une production en série, la mission se positionne comme un levier économique majeur pour l’exportation de technologies spatiales à bas coût.
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